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mercredi 27 juin 2012

Nuit.

Je devrais dormir. Avoir les yeux fermés dans l'espérance d'un réveil meilleur. Mais je suis là, plantée. Dans le temps. Dans ses creux. Ses vides. Ses hanches éraillées, ses côtés brisées. Je me traîne sur ce corps temporel en attendant que la nuit me prenne. Mais je suis là, plantée. Dans l'absence de suite. L'absence de clarté. L'impossible présence. D'un moi qui fait face à la lune, face à la fausse nuit. Un face-à-face d'été qui me brûle la peau. 
Ce qui fait peur dans la nuit, ce n'est pas la nuit en soi, c'est l'autre nuit, celle qui habite le corps et le reste, et qui est tapi dans l'ombre, nous attend, pour nous murmurer les doutes et l'indécision, le sillage et le fossé, l'ultime et la limite, l'oeuvre des questions, et le désoeuvrement des réponses.
Je devrais dormir. Avoir les yeux fermés dans l'espérance d'un réveil meilleur. Mais je suis ouverte à la nuit, les yeux grands ouverts, dans l'horreur de la vérité.

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