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mercredi 4 avril 2012

Entrevue.

Elle était assise au fond du restaurant. Avec des proches à elle. Elle portait un gilet, quelque chose de chaud, et puis ce foulard noué sur son crâne. Qu'elle avait mis d'une façon si naturelle. On n'aurait pas cru que. 
Elle avait commandé un plat de vapeurs, et puis du thé. Son visage entier respirait le calme, et cette jeunesse que l'on ne s'accorde plus, mais qui continue à oeuvrer, même si le temps défait et enlève, même si le temps dénoue et désœuvre.  
Je l'entendais dire et expliquer, d'une manière simple, sans peur ni gêne, comment elle avait dû se débarrasser d'une partie d'elle, et choisir ce foulard, plutôt qu'autre chose. Les traits de sa figure étaient posés et calmes, dans une retenue; elle avait sans doute renoncé à la colère, et revenait vers l'ouverture, les autres.
Je la regardais quelques instants, qui me suffirent à comprendre dans quel combat contre la fin certaines personnes doivent toujours se tenir droit, sans faillir, sans montrer. 
Dans le miroir à la sortie du restaurant, je m'aperçus. Qu'est-ce que je vis? Quelqu'un de profondément vivant. 




1 commentaire:

  1. Magnifique texte! Ta plume me soulève toujours autant le coeur.. Continue!
    Lunemauve.

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