Je pourrais partir
maintenant. Tu ne diras rien. Tu ne t’en apercevras pas. Tu n’es plus au
courant de mes noyades. Tu es à l’abri, dans une vie aux fondations bien
solides. Alors tu vois, c’est moi qui ait perdu finalement. Je sais bien. Ce n’est
pas une course ni une compétition. Mais j’ai perdu. Je me sens perdue. J’ai
tout perdu.
Je vais m’accrocher
à ce qui reste, pas grand chose d’accord, mais ce qui reste tout de même. C’est
à dire? Ho le cours des jours, le cours des doutes, mes courants contraires,
mes écritures à marée basse.
Je ne pensais pas
qu’on pouvait disparaître comme ça, d’un coup. N’être plus rien pour personne.
Au moins on peut écrire
ce qu’on veut, personne ne le verra.
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