Archives du blog

samedi 18 août 2012

Déviation.

Un corps qui vacille a perdu beaucoup plus qu'une partie de sa motricité. Il a perdu l'angle, la direction. Il tourne en rond dans sa cage intérieure, il est tour à tour bondissement et abandon. Un corps tendu dans le vertige ne se préoccupe plus du monde qui l'entoure. Il ne regarde que ses pas, et la trace de ses pas. Un par un. Marcher. Sentir le sol se fendre à chaque mouvement opéré. Etre immobile et calme malgré la mobilité nerveuse du corps qui bascule. A droite, à gauche, en arrière, en avant. Toujours.
On a perdu la vie en route. On est mort déjà mais tu t'en doutes. Tu ne dis rien. Tu laisses faire. Tu crois à mes mensonges car cela t'arrange. Tu ne veux pas entendre que je tombe, que je descends d'une marche errante entre les saisons et les espoirs. Ma vie est une ivresse sobre. Une folie d'un corps qui a tous ses esprits. Tu m'en veux presque.
Je n'ai pas choisi de dévier.
Je suis un corps qui n'est plus debout, mais qui est à bout. 


"Depuis longtemps je marche au-delà de ma course"
Jean Cayrol. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire