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dimanche 15 juillet 2012

Ecoeurement.


Pourquoi toujours des fragments?
des parenthèses des coupures?
Pourquoi toujours ces tranchées dans le temps
et ce corps à moitié ouvert contre un mur?
Les gens filent et défilent et partent
des visages dans la nuit qui s'effacent
des corps absents qui laissent des traces
une déception fluide et âcre
une réception du sale et de la crasse
des corps passent et traversent tes espoirs
mais ils sont rapides et lâches
ils aboient comme des chiens troués
leurs défections dans tes os défoncés
ils veulent des parties de ta race
une couleur de vidange et de mélasse.


Cette fatigue collée au corps
qui te décolle au monde
cette traînée de poussières
accolée jusqu'à ta tombe
impossible à défaire
cette fatigue qui s'affaire
tout au tour de toi
tout est à refaire
les heures les jours les mois.
Comment se sortir de cet imparfait
ces points de restitution
lorsque tout a déjà était défait
et qu'il ne reste qu'une destitution?

Cette fatigue de n'être qu'un fragment
d'être vivant en seconde classe
une part d'un ensemble déjà hors du temps
un morceau des miettes juste une trace.
Toujours cette discontinuité dans la nuit
prédécoupage d'un corps convalescent
ne te dis plus ni mort ni vivant
tu as terminé tes jours depuis si longtemps.




Ne pense pas qu'ils resteront jusqu'au dernier soir
recentre toi vers ton corps
et ce qu'il en reste
dans la nuit pauvre et lasse
il ne reste que ton dernier sort.


" Après minuit commence la griserie des vérités pernicieuses."
E.M Cioran 





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