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mercredi 29 février 2012

Mémoire.

Lorsqu'on ne reconnait pas ton combat, tes semaines et tes mois de lutte qui ne comptent alors plus; lorsqu'on bafoue ton identité et qui tu es, ce pourquoi tu es ici et maintenant. Lorsqu'ils n'ont pas vu que les hommes mouraient à la guerre par milliers, lorsqu'ils niaient que tu étais au front dans ces années là, lorsqu'ils ne voyaient pas que tu avais survécu et que tu étais devenu autre, un autre homme, défiguré par la souffrance et les années de veille, lorsqu'ils n'ont pas su te regarder en face. Lorsqu'il a osé dire que les chambres à gaz n'existaient pas, lorsqu'il a menti sur le nombre de visages disparus, lorsqu'il a tourné le dos aux faibles et aux râtés , lorsqu'il les a listé comme des coupables, lorsque même Dreyfus revient dans ta mémoire, lorsque l'Histoire se met en marche pour la énième fois, alors... qui lira ton histoire à toi? 
Lorsqu'on a outragé ton combat et ton lit, tes cris et tes pleurs, tes mois d'assaut, lorsqu'on t'a alors déshumanisé , brisé ton honneur d'avoir tenu entre les prises et les reprises, entre les vestiges et les vertiges, lorqu'on a heurté le peu qu'il te restait de corps, alors... qui lira ton histoire, qui saura? 
Le racisme de la mémoire et des souffrances est toujours plus grand que l'on croit, et peut être juste sous son toit.
Veille, ami, veille à ce que la lutte soit le premier des respects que l'on se doit.


L'âge dort, certes, mais l'âge veille ... 



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