Je me demande si
tu penses à moi. Je veux dire. Pas d’une façon si directe. Mais que quelque
part, quelque chose de moi ait subsisté à toute cette horreur, à tous ces mots
qui se perdent plus le temps distance autrui et les restes. Je n’ai pas grand
chose à te dire pourtant. Tu as connu ma vie à un moment donné, et maintenant
plus. Est-ce qu’il faut toujours que les choses s’arrêtent, s’effacent,
recommencent, puis s’éteignent encore? N’y a-t-il pas une continuité quelque
part, une vie qui persiste, des souvenirs qui s’éternisent, une horizontale qui
nous suivrait toujours?
Pour l’instant
non. J’ai pris le train du retour aujourd’hui. J’avais envie de partir encore.
De ne pas revenir tout de suite. De n’avoir aucun lieu. J’ai mis mes cheveux en
arrière. Il faisait un peu frais mais j’avais une jupe qui volait. Je marchais
sans savoir qu’un jour, les pas ne vont plus vers une direction, oui un jour,
ils s’arrêtent. Mais l’on reste toujours là.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire