J'aimerais parler
d'autre chose. Mais il n'y a que la timidité à dire, à redire, à formuler, à
reformuler, sans cesse, partout, une diarhée continue sur des jours vomitifs.
Il n'y a même plus
de faits, d'actions, de choses qui se passent, non, dans cette chambre il n'y a
que soi, et l'impossibilité d'être soi.
Je vais sans doute
revoir R. cette semaine, c'est prévu, mais je sais d'avance que dans mon sac en
bandoulière, la timidité sera là, prête à surgir à tout instant. Elle me prend
et me déprend de toute réalité. A quoi çà sert d'essayer de vivre lorsque l'on
est qu'un corps sans parole, sans geste, sans humanité?
Je suis encore là.
Les dates de suicide m'aident à tenir. Mais elles ne sont que paresse et
retardement. Je suis en retard. Je me retarde. Pourquoi? Et pour qui je reste?
J'ai envie de
m'acheter du chocolat au supermarché du coin, mais trop timide pour y aller, affronter les gens, la caissière. J'ai envie
de parler à des gens à la fac, mais trop timide
pour oser les déranger. J'ai envie de débarquer chez R. et l'embrasser sans
raison, mais trop timide pour être
naturel et moi-même.
J'ai envie de
vivre un peu, mais trop timide pour
essayer.
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